NOTES
Hugo utilise, mais ampute, un paragraphe de l'Encyclopédie moderne (p. 202): « Une institution, qui date de 1810, a remis de nos jours la grande musique en vogue, et fait un contre-poids salutaire au dilettantisme qui s'attache aux opéras italiens el français. Ce sont les sociétés musicales (musikvereine), établies à l'instar de sociétés semblables qui existent depuis longtemps en Suisse. Toutes les grandes villes forment de ces sociétés, et chaque année elles ont des solennités musicales où des musiciens, souvent au nombre de cinq à six cents, exécutent les oeuvres des anciens maîtres, tels que Bach, Haendel, Graun, etc., et ceux des compositeurs modernes qui ont pour but de faire revivre le grand style. D'un autre côté, les tables de chant (liedertafeln) et les cercles de chant (liederkraenze) répandent et perfectionnent le goût du chant. Les premières, qui existent dans le Nord, sont des réunions fort nombreuses, quoique privées; leur étude et leur exercice est le choral protestant. Les secondes ont pour objet le développement et le perfectionnement de la musique populaire. Elles ont surtout lieu dans le Midi. La fête du chant de la Souabe est la plus remarquable de ces réunions. Elle se célèbre, tous les ans, dans les prairies d'Enslingen, sur les bords du Necker. Les populations des environs, des députations des sociétés particulières viennent y prendre part; et cette masse de peuple exécute des chorals et des chants de toute espèce, dont il est facile de concevoir l'effet grandiose et imposant. »